Plus précisément sur le freestyle et l'écriture au kilomètre.

Le freestyle consiste à improviser au fur et à mesure. On a en général une idée genre "et si Rarity était un canard ?" Ou alors une scène, par exemple euh soyons original Applejack qui meurt allez (ceci était de l'ironie).
À partir de là on s'assoit et on écrit, sans la moindre planification. Tout au plus on a une vague idée de ce qu'on va faire mais c'est comme dire "on va se rendre à Moulinsart" et partir en pleine campagne sur des sentiers de terre en pleine nuit et il neige... Et t'as pas de carte, et tu sais juste que c'est "au nord". Voilà. C'est ça le freestyle.

L'écriture au kilomètre est... un peu différente.
Elle consiste d'abord à appliquer des méthodes de flemmard pour écrire vite et sans peine. Par exemple balancer du dialogue ou encore évoquer toutes les petites pensées des personnages... C'est dingue comme on peut broder avec ça. On répète constamment les mêmes méthodes, c'est pesé emballé et ça revient à comparer le travail d'un peintre de tableau et d'un peintre de bâtiment.
Elle consiste surtout à s'arrêter sur un événement et à le développer de façon... euh... exagérée.
L'exemple que je prendrais est celui de Nightindale.
À la lecture on se retrouve avec Applejack, soudain des gardes nocturnes, Nightindale se pose, discussion, révélations drama et tout ça. On se dit que le personnage aura de l'importance (non sans rire), que les révélations ont du poids (non sans rire) et que c'était super important... Sauf que non. Le passage a été complètement improvisé et tout ce qui y a été fait pouvait être fait autrement autre part au gré des besoins. Ce qui s'est passé :
1) Il me faut faire une transition de Pinkie Pie à Applejack (en vue d'atteindre le Carousel Boutique)
2) Il me faut motiver qu'on soit sur le chemin --> gardes lunaires. Pas assez motivé --> groupe qui demande son chemin
3) Allez paf j'en profite pour introduire Nightindale.
4) Évocation de l'accident pour qu'on ait l'impression que le passage sert à quelque chose --> Nightindale sait tout (mais tout)
5) Fluttershy ne fiche rien (problème récurrent avec Applebloom), résultat elle intervient
6) Et là bam, Nightindale montée sur ressort qui balance sa volée parce que drama
7) Réac' des petites question de clore ce passage
J'essaie de faire sentir à quel point rien n'était prévu, tout a été assemblé vaille que vaille et surtout à quel point c'était facile. Il suffit de relire Zecora qui d'abord parle de sorciers comme si ça traînait dans les rues puis juste après balance qu'en fait non c'est plutôt rare, limite il aurait fallu dix pages de plus pour qu'elle se décide la vieille. Il suffit aussi de relire Fluttershy qui était la première à suggérer que chouette c'est Sheerwood qui va prendre, et qui juste après se dit qu'en fait c'est pas bien d'accuser les poneys...

Quand je parle d'écriture au kilomètre, c'est ça. C'est une écriture feuilleton où la matière s'accumule à mesure qu'on ouvre et qu'on referme les pistes, où on n'a pas besoin de plan parce qu'on a tellement de contenu en réserve qu'on peut en crêper tant qu'on veut un peu partout à la demande.
Et là comme je ne cache pas mon inspiration (again, Helpinghoof), je prendrai l'exemple d'un moment où, comme ça sans raison, LittlePip de FO:E se dit que "eh, j'ai une orbe !" et boum x pages d'aparté. Logique de l'auteur : "euuuuuuh... mince je sais pas quoi placer là, vite puisons dans les trucs, euh... ouais ça ça fera l'affaire."
Il est possible que je me trompe mais vu le résultat, je dirais que c'est probable. Ou qu'alors ce mec ne sait pas planifier.

Avec un plan, tout ce chapitre aurait probablement fait dans les huit pages. Information inutile triée, restructuration des événements, mise en scène condensée... du travail, quoi.