Le soleil se lève. Une journée éprouvante s'annonce devant moi. Les animaux rentrent dans leur refuge baigné de fraîcheur. Aujourd'hui est le 16ème jour de mon exil. Je me mis en marche, mon long foulard qui pendait à mon cou, volait au gré du vent. Les premiers rayons de soleil vinrent éclairer mes cicatrices, ma capuche était recouverte de sable écarlate, les sueurs qui y coulèrent finirent par tomber dans les dunes encore glaciales, ma corne dépassait de ma capuche et brillait comme un diamant. [...]
Voilà un tiers du premier paragraphe. Des paragraphes comme ça il y en a trois. Ce peut être la manière dont le texte est mis en page, encore une fois, mais ça a eu l'effet sur moi de "pavés", de gros blocs de texte. Ce qui n'est en soit pas un problème mais peut être rebutant.
Cela dit, donc, des paragraphes plutôt longs.
Jusqu'à "aujourd'hui et le seizième jour de mon exil" (et rentre_) il n'y a pas de problème, c'est de la narration classique. Mais ensuite on a deux phrases problématiques :
1) "Je me mis en marche | mon long foulard qui pendait à mon cou volait au gré du vent."
Je supprime la virgule et je coupe avec "|" les deux propositions. Tu as fait philo', sans doute de l'analytique donc si je parle de proposition tu comprends ce que je veux dire. En général pour mettre ces deux propositions ensemble on en subordonne l'une à l'autre : "Je me mis en marche, mon long foulard pendu à mon cou volant au gré du vent."
2) "Les premiers rayons de soleil vinrent éclaire... ma capuche était recouverte de... les sueurs qui (...) finirent par... ma corne dépassait de..."
Oh buckin' please. Quatre propositions en une phrase. Quatre.
Bien sûr, tu as voulu lister les différents éléments décrivant l'état de ton personnage dans son exil. "Le soleil était au beau fixe, ma capuche me serrait le cou et ma corne pesait sur ma tête." Il y a juste un problème : tu mets un passé simple. En fait tu alternes entre imparfait et passé simple tout du long et du coup la liste est brisée.
"Les premiers rayons du soleil venaient éclairer mes cicatrices, ma capuche était recouverte de sable écarlate (les sueurs qui y coulaient tombant dans les dunes encore glaciales), ma corne dépassait de..."
Même ainsi la liste n'est pas évidente, par manque d'unité. On passe du soleil à la capuche et du coup on a l'impression de parler de deux choses différentes, d'où l'envie d'avoir deux phrases. Comme en philosophie, isoler les éléments. Pour rétablir l'unité on pourrait faire :
"Les premiers rayons du soleil venaient éclairer mes cicatrices, le sable écarlate recouvrait ma capuche, les dunes encore glaciales accueillaient ma sueur et ma corne est toujours hors-sujet."
Soleil, sable et dune sont des éléments du décor, du "paysage", tandis que "cicatrices / capuche / sueur / corne" appartiennent à l'objet "héros". Chaque élément de la liste devrait appartenir au même objet.
Bref, je n'ai pas passé le premier paragraphe. Le paragraphe est long, le one-shot l'est aussi relativement et la narration n'est pas agréable. Il y a beaucoup de dialogues par la suite et pour ceux-là il n'y a pas de problème mais il y a aussi pas mal de gros paragraphes que j'aimerais lire en détail -- philo' oblige -- et pour lesquels c'est un sérieux problème.
C'est dommage, un texte qui me promet de la philo' moi je suis toujours preneur, donc si tu pouvais relire le texte pour améliorer la narration (séparer les propositions, etc...) ce serait apprécié.